L’Union patronale demande plus de fonds publics pour l’accueil extrafamilial des enfants

Comment profiter au mieux du potentiel de travailleurs qualifiés disponibles en Suisse? Pour l’Union patronale suisse, il paraît évident qu’une meilleure conciliation de la vie professionnelle et la vie de famille fait partie des moyens pour atteindre cet objectif et qu’il faut, par conséquent, encourager le développement d’offres d’accueil extrascolaire de bonne qualité et abordables.

L’Union patronale est convaincue que de nombreuses mères bénéficiant d’un bon niveau de formation, mais qui ne travaillent qu’à un faible taux d’activité, voire pas du tout, seraient disposées à travailler plus si une solution abordable pour l’accueil de leur-s enfant-s était disponible. Les pères peuvent eux aussi être concernés par ce cas de figure.

La Confédération doit donc s’engager davantage, estime Simon Wey, économiste du travail et responsable de dossier à l’Union patronale. Dans une interview, il explique que l’offre d’accueil extrafamilial est manifestement insuffisante en Suisse et surtout trop chère. Pourquoi les mères devraient-elles accroître leur taux de travail, si la place de leur enfant en crèche engloutit la totalité du salaire supplémentaire ? L’Etat devrait enfin avancer, selon lui, en ce qui concerne la mise en place de garderies et d’écoles à journée continue de bonne qualité et attractives financièrement.

Les familles qui, pour des raisons d’activité salariée des deux parents, doivent inscrire non pas un, mais plusieurs enfants dans des structures d’accueil, sont particulièrement touchées par les coûts élevés. Une analyse conjointe des services de statistique des cantons du Tessin et de Vaud a par exemple montré que c’est aujourd’hui plus difficile que jamais pour une mère ayant plusieurs enfants, de poursuivre une activité salariée. Un des facteurs qui rend l’accès au marché du travail difficile pour ces mères, réside dans le fait que les places dans les structures d’accueil ne sont souvent pas disponibles, ni abordables. Il existe, en Suisse aussi, des inégalités dans ce domaine, car on observe parfois de grandes différences en termes de financement et de mise en place d’offres d’accueil entre les cantons ou les communes.

En automne 2017 déjà, l’Union patronale avait appelé les pouvoirs publics à investir enfin plus de moyens dans le développement de l’offre d’accueil extrafamilial et d’écoles à journée continue. Elle avait publié une prise de position à ce sujet, intitulée "Des offres de qualité en matière de structures d’accueil extrafamilial : une situation win-win pour tous".

Afin que cet appel pour une offre d’accueil extrafamilial abordable et de bonne qualité ait des chances d’être relayé, un certain nombre de décideurs au sein de tous les partis devraient le soutenir. Or, les représentants du camp bourgeois s’opposent jusqu’ici à une intervention de l’Etat dans ce domaine, comme le montre un reportage récent de l’émission 10vor10.

L’Union patronale s’efforce par conséquent de nouer des alliances politiques en vue d’améliorer la situation au niveau des offres d’accueil extrafamilial en Suisse. En novembre, une première rencontre aura lieu pour aborder ce sujet. Jusqu’ici, des représentants de tous les partis ont répondu présent, à l’exception de l’UDC.

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